Filières


La banane est produite dans les cinq départements d’outre-mer. Elle constitue l’une des principales ressources économiques de la Guadeloupe et de la Martinique. La filière banane contribue à une part importante des flux commerciaux vers la partie continentale de l’Union européenne en permettant notamment de générer un flux de marchandises retour.

La structuration

La filière banane a réussi à fédérer les planteurs au sein d’une seule OP par DOM :

  • en Guadeloupe : la SICA LPG « Les Producteurs de Guadeloupe », créée en 2006 ;
  • en Martinique : la SICA Banamart, créée en 2004.

La commercialisation de la production est assurée par l’Union des Groupements de Producteurs de Bananes de Guadeloupe et de Martinique (UGPBAN), qui fédère depuis 2003 les organisations de producteurs de bananes des Antilles françaises.

Malgré une tendance à la baisse du nombre d’exploitations (disparition des petits planteurs au profit des planteurs de taille intermédiaire), les données de la production illustrent que la filière se trouve dans une phase « post-cyclonique » avec les deux cyclones de 2016 et 2017 qui avaient fortement endommagé les cultures : les surfaces en bananes retrouvent une tendance à la hausse, de même que les tonnages commercialisés qui poursuivent, en 2019, leur croissance entamée en 2018.

Poursuite de la croissance des volumes commercialisés en 2019

Les années 2016 et 2017 ont été marquées par deux tempêtes tropicales majeures (Matthew en septembre 2016 et Maria en septembre 2017) qui ont impacté de manière significative la production de bananes des Antilles.

La production de la campagne 2018, base de l’aide payée en 2019, a donc été marquée par :

  • une poursuite de la tendance à la baisse du nombre d’exploitations bénéficiaires (-2,0 % pour les Antilles entre 2017 et 2018) : les plus petits planteurs disparaissent au profit des exploitations de taille intermédiaire ;
  • une surface plantée en banane en baisse de 7,3 % en Martinique et 33,8 % en Guadeloupe entre les campagnes 2017 et 2018, s’expliquant principalement par les effets des tempêtes sur le cycle de production et l’étalement du retour à la production après leur passage ;
  • une production commercialisée en 2018 en croissance sur les Antilles (de 5,6 %) par rapport à 2017) avec une baisse de 23,7 % en Guadeloupe et une croissance de 15,1% en Martinique (le cyclone Maria en 2017 ayant plus fortement touché la Guadeloupe que la Martinique).

La campagne 2019 est marquée par une poursuite de la croissance entamée en 2018, mais de façon plus marquée : les volumes commercialisés atteignent 196 551 tonnes, soit une hausse de 14,7% sur l’ensemble des Antilles par rapport à 2018. Le tonnage commercialisé en Guadeloupe atteint 43 212 tonnes (+41,9 % par rapport à 2018) et celui de la Martinique 153 339 tonnes (+8,9 % par rapport à 2018).

L’année 2019 n’ayant pas été marquée par un évènement climatique majeur comme en 2016 et 2017, la production réelle rebondit et amorce sa remontée. Cependant, le volume commercialisé demeure malgré tout éloigné du niveau de la campagne 2016 (262 953 tonnes).

La cercosporiose, bien que globalement maitrisée sur l’année 2019, demeure toujours au cœur des préoccupations. La filière développe de plus en plus de techniques alternatives pour pallier le peu d’outils et de molécules autorisées pour lutter contre la maladie. Sur l’année 2019, la période sèche du premier semestre a donné lieu à une pression moindre de la maladie, mais le second semestre (habituellement plus pluvieux) et notamment la fin de l’année, a été marqué par des attaques plus virulentes de cercosporiose avec un impact direct sur la production de début 2020.

Par ailleurs, la recherche variétale a permis d’élargir les expérimentations sur la variété CIRAD 925, résistante à la maladie. Cette variété certifiée AB, aujourd’hui appelée « Pointe d’or », a été lancée au SIA 2019. Un volume de 1 500 tonnes environ est en phase de test à la commercialisation. Elle présente cependant certaines fragilités quant à sa commercialisation (elle brunit et marbre vite).

Le nombre d’exploitations bananières diminue encore

La taille moyenne des exploitations avait connu une baisse significative entre 2017 et 2018 (-13,2%) avec en 2018, une moyenne de 10,3 ha / exploitation de surface en banane sur les deux départements antillais, diminution consécutive pour partie aux mises en jachère réalisées après le passage de l’ouragan Maria. En 2019, cette tendance s’inverse avec une croissance de 22,7% en un an et la taille moyenne des exploitations atteint ainsi 12,7 ha en moyenne sur les Antilles (en moyenne 14,38 ha en Martinique et 9 ha en Guadeloupe).

352 exploitations sont recensées en Martinique (leur nombre diminue de 1,1% par rapport à 2018), soit plus de deux tiers des exploitations bananières antillaises. La Guadeloupe compte quant à elles 164 structures en 2019, chiffre en baisse de 5,7% sur un an. L’évolution tendancielle du nombre d’exploitations bananières depuis 2011 est proche pour les deux îles (-2,5% pour la Guadeloupe, -2,6 % pour la Martinique).

La tendance générale observée aux Antilles est donc une disparition progressive des petits planteurs au profit des planteurs de taille intermédiaire. Cela s’explique en partie par la pyramide des âges (population vieillissante) et par une tendance à un exode croissant des jeunes qualifiés.

Ce phénomène de concentration de la production est davantage observé en Martinique (70% de la production est réalisée par 30% des planteurs) qu’en Guadeloupe où il existe une meilleure répartition entre les grosses structures et les exploitations de taille intermédiaire.

Dans l’ensemble, la filière reste caractérisée par un effectif de structures importantes qui reste stable et un nombre croissant d’exploitations de taille intermédiaires (production de 300 à 500 tonnes). Bien que fragilisé par les deux cyclones Matthew (Septembre 2016) et Maria (Septembre 2017), ce pool de producteurs de taille intermédiaire ne subit pas d’érosion et dans l’ensemble, ces exploitations tendent à se consolider. Les arrêts de production des plus petits planteurs ne sont pas liés aux évènements climatiques mais sont souvent la conséquence d’impossibilités techniques ou d’une rentabilité insuffisante pour une transmission.

Remontée des surfaces de production en 2019 après les deux cyclones de 2016 et 2017

Après une baisse constante des surfaces depuis 2013, la surface plantée en banane remonte aux Antilles avec une croissance de 19,5% entre 2018 et 2019, soit 6 534 ha en 2019 ; bien que l’évolution tendancielle annuelle sur longue période demeure négative (-4,4% par an sur la période 2011-2019).

Cette remontée des surfaces est d’une ampleur similaire pour les 2 départements). En 2019, les surfaces atteignent 1 471 ha en Guadeloupe et 5 063 ha en Martinique. De même qu’à l’échelle des Antilles, l’évolution tendancielle sur la période 2011-2019 est à la baisse en Guadeloupe (-4,2%) comme en Martinique (-4,4%).

Le cycle de production dans son ensemble implique un système de jachère, qui concerne en moyenne 15% des surfaces et qui explique les fluctuations de surfaces d’une année sur l’autre. Les tempêtes Matthew (septembre 2016) et Maria (septembre 2017) et les fortes pluies qui ont suivi, ont fortement endommagé les sols, nécessitant une mise en jachère de ces surfaces pour une durée de 12 à 18 mois (e phénomène est lié à l’étalement de la remise en production progressive afin de pouvoir présenter une offre plus régulière de bananes antillaises sur le marché, même si le potentiel de production reste globalement intact). Ainsi, depuis 2017, les surfaces en jachère représentent 48% en moyenne des surfaces bananières. Les replantations ont pu être faites à partir du 2ème semestre 2018 et en 2019, expliquant la hausse globale des surfaces en 2019.

Cette tendance devrait se poursuivre en 2020, l’objectif étant de retrouver le niveau d’avant 2013 (cyclone Chantal) où la surface totale atteignait 8 400 ha.

La filière canne joue un rôle important dans l’économie agricole des départements d’outre-mer (hors Mayotte) en termes de complémentarité entre les productions agricoles. Elle contribue fortement au maintien des emplois dans les bassins agricoles ainsi qu’au maillage du territoire par ses unités industrielles ; elle est un atout majeur quant à la durabilité de la production agricole par :

  • la protection des sols contre l’érosion ;
  • la préservation de l’environnement par un usage restreint des intrants ;
  • l’approvisionnement en énergie renouvelable (bagasse pour les centrales à charbon) et le développement des bioénergies (méthane et à terme production directe d’électricité).

En 2019, la superficie de canne se replie légèrement par rapport à 2018 (de 0,6 %) et par rapport à la moyenne de ces 9 dernières années (de 2,7 %), du fait d’une une baisse légère en Martinique et à La Réunion entre 2018 et 2019.

La production de canne marque un rebond après la baisse importante de 2018 ; avec une hausse de 8,7 % à 2 462 645 tonnes, sous l’effet de l’augmentation des récoltes en Guyane (+6,6 %) mais surtout à la Réunion (+21%). La Réunion étant le principal producteur (69,8 % de la production de canne en 2019), la forte progression de la production en canne amène l’ensemble du résultat à la hausse par rapport à 2018, en dépit des baisses enregistrées aux Antilles, notamment en Martinique (-22,2 %). On observe le même phénomène concernant la hausse de la production de sucre qui augmente de 13%, principalement par l’effet de l’augmentation de 19,5% enregistrée à la Réunion, qui produit 77,5% du sucre de l’ensemble des DOM. Sur le long terme, la production de sucre est en repli tendanciel de 2,3% par an, en lien direct avec la baisse de 1,1% des récoltes de canne en tendance depuis 2011.

De même, la Réunion est un acteur majeur dans l’industrie du rhum, produisant 71 % du rhum de sucrerie et 43 % de la quantité totale de rhum produit par l’ensemble des DOM. Par ailleurs, la fabrication globale de rhum y est en hausse tendancielle de 3,1 % par an sur la période 2011-2019.

La filière rhum agricole est quant à elle davantage implantée en Martinique et en Guadeloupe, avec respectivement 65% et 31% des volumes produits en 2019. La production de rhum agricole marque une tendance moyenne à la hausse sur la période 2011-2019 : +3,3 % en Guadeloupe et +2,9 % en Martinique. Cependant, la production a baissé entre 2018 et 2019 de près de 20 % en Guadeloupe et 12 % en Martinique.

De manière tendancielle, on observe un repli global des récoltes de canne (-1,1 % par an sur la période 2011-2019) et des volumes de sucre produits (-2,3 % par an). Seules les productions de rhum totale et agricole ont progressé de manière tendancielle entre 2011 et 2019 (respectivement de 2,5 % et de 3,1%).

Guadeloupe

L’année 2019 est marquée par une baisse globale de production, en sucrerie comme en distillerie, liée aux effets secondaires des passages des cyclones Matthew et Maria en 2017 et 2018.

Touchée par le cyclone Maria en Septembre 2017, la production de canne à sucre avait résisté en 2018 avec une campagne qualifiée de moyenne. La canne étant une culture pérenne, les dégâts causés par la tempête ont été répercutés sur les campagnes 2018 et 2019.

En 2019, le tonnage chute à 574 779 tonnes (soit 9% de moins qu’en 2018) sous l’effet d’une sécheresse importante, doublée d’épisodes pluvieux, qui ont eu pour conséquence de ralentir, voire parfois de suspendre, totalement la récolte. C’est le second plus mauvais résultat de la décennie, bien loin de la très bonne campagne de 2017 lors de laquelle 770 000 tonnes avaient été récoltées. Ce faible tonnage est en partie compensé par une richesse saccharimétrique meilleure qu’en 2018, à près de 10% en moyenne sur la campagne 2019. La baisse observée dans le volume de production n’est pas imputable à l’évolution de la sole cannière ; la surface déclarée restant stable à 10 842 ha (source : DAAF-SISE).

Globalement, le niveau de production de canne reste cependant stable en évolution tendancielle entre 2011 et 2019 (-0,6%).

L’interprofession poursuit son programme de recherche et développement, d’une part pour pallier la disparition de certaines molécules chimiques herbicides et d’autre part pour maintenir et dynamiser les surfaces implantées en canne. Si la SAU totale de la Guadeloupe a bien chuté ces dernières années, la part de la canne dans la SAU totale a, quant à elle, progressé : en 2000, elle représentait 30% de la SAU ; elle atteint près de 50% en 2019. Cette tendance risque de se poursuivre dans les années à venir grâce à un potentiel estimé par l’interprofession à 4 000 ha supplémentaires pouvant être consacrés à la canne.

Le rhum agricole est produit par 9 distilleries, dont 3 sont implantées à Marie-Galante. Sur ces 9 distilleries, trois commercialisent moins de 2000 HAP et trois commercialisent entre 2000 et 3000 HAP. Les autres, de plus grande taille, commercialisent entre 7000 et 16000 HAP.

Les volumes de production sont marqués par une baisse de 20% par rapport à 2018, à 37 924 HAP. La part des rhums agricoles dans l’ensemble de la production de rhum poursuit la baisse observée en 2018, à 47,2% soit 3,2 points en moins. L’évolution tendancielle de la production de rhum agricole demeure cependant positive sur la période 2011-2019 (+3,3%). Le rhum de Guadeloupe dispose d’une Indication Géographique Protégée.

En Guadeloupe, la production de sucre reste dominante, avec 86,5 % de la canne destinée à l’industrie sucrière en 2019. La production est assurée par deux sucreries : l’usine de Gardel au Moule, qui est couplée à une centrale électrique thermique bagasse-charbon, et la Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante, située à Grand-Bourg sur l’île de Marie-Galante. Gardel broie plus de la moitié des tonnages de canne produite sur la Guadeloupe continentale. La seconde unité est de plus petite taille et dotée d’équipements plus anciens.

Conséquence d’une récolte cannière en baisse et malgré une richesse saccharimétrique meilleure en 2019, la production de sucre est en recul de 4,2% par rapport à 2018, atteignant 50 046 tonnes équivalent sucre blanc. Par voie de conséquence, la productivité moyenne des surfaces recule également à 5,34 tonnes équivalent sucre blanc/ha (-5,1% sur un an).

Pour faire face à la baisse du prix du sucre vrac (conséquence de la fin des quotas sucriers en 2017), la filière poursuit son positionnement sur le marché des sucres spéciaux. En diversifiant l’offre (sucres spéciaux, recherche de gamme certifiée AB, nouveau packaging, etc.), les sucreries des DOM cherchent ainsi à s’assurer des débouchés mieux rémunérateurs dans le marché libéralisé.

Guyane

La canne à sucre est exclusivement destinée à la production de rhum agricole, aucune unité de production sucrière n’étant implantée en Guyane.

La récolte de canne en Guyane s’établit à 7 500 tonnes en 2019, soit une hausse de 6,6 % par rapport à la campagne précédente. Sur le long terme, la production de canne est en moyenne en hausse de 1,2 % par an en tendance, sur la période 2011-2019. Cette hausse tendancielle des récoltes provient notamment d’un accompagnement des petits planteurs permettant de fournir toujours davantage de volume à l’unique distillerie du département, tout en pérennisant ces petites plantations.

La filière souligne ses difficultés pour encadrer et coordonner l’ensemble de ces petits planteurs, dont le nombre augmente et qui produisent des volumes relativement marginaux (en moyenne, les petits planteurs cultivent 1 à 2 ha de canne pour une centaine de tonnes produites).

La surface cannière est stable à 120 ha (source : DAAF-SISE), mais demeure en progression de 2,4% par an, en moyenne tendancielle sur la période 2011-2019. En 2018, la sole cannière guyanaise représente moins de 0,5 % de la SAU du département.

Le tonnage de canne à sucre livré dans les centres de réception s’établit à 6 613 tonnes.

En 2019, la production de rhum guyanaise, exclusivement agricole, atteint 4 101 HAP, soit 15,8 % de progression par rapport à 2018. Elle est réalisée par une seule distillerie basée à Saint-Laurent-du-Maroni.

L’évolution tendancielle annuelle de cette production sur la période 2011-2019 montre une progression de 5,6 % par an, résultat des investissements réalisés par la distillerie en 2015, visant à augmenter la productivité de l’usine (qui auparavant était plus faible qu’aux Antilles), et des efforts de structuration de la filière.

La majorité de la production est destinée au marché local. L’augmentation des ventes suivant celle de la production, le marché local se développe, profitant notamment des mesures visant à sa protection. Fin 2019, le stock final était identique à celui de l’année précédente, illustrant une demande plus forte, en local comme à l’export.

Martinique

La campagne sucrière 2019 a connu un démarrage tardif ; le début d’année a été marqué par un carême très sec, peu de cannes au champ, un phénomène d’enherbement très prégnant et de légères pluies. La filière a par ailleurs subi une sécheresse exceptionnelle. Ces différents facteurs expliquent la baisse de tonnage historique observée en 2019 : la production de canne atteint 160 613 tonnes, soit 22,2% de moins qu’en 2018. Sur les 10 dernières années, la tendance demeure légèrement positive avec une croissance annuelle de 0,2% entre 2011 et 2019.

Ce repli de la production s’inscrit également dans une tendance à la baisse des surfaces plantées en canne : 3 747 ha en 2019, soit 2,4% de moins qu’en 2018 et une régression tendancielle annuelle de 1,0% sur la période 2011-2019.

La production totale de rhum régresse de 9,4 % en 2019 et atteint 89 952 HAP. Cependant, la tendance observée depuis 2011 demeure positive avec une hausse moyenne tendancielle de 2,2% par an. La filière est portée par la production de rhum agricole, prépondérante sur l’île. En 2019, cette production diminue de 11,8 % à 79 469 HAP. La part de rhum agricole par rapport à la production totale de rhum de l’île baisse légèrement sur un an : 88,3 % en 2019, contre 90,7% en 2018.

La production de rhum mobilise par ailleurs 85,6% de la production de canne en 2019. Les volumes de canne livrés aux distilleries agricoles baissent de 21,3% entre 2018 et 2019, avec 137 513 tonnes, bien que l’évolution annuelle moyenne reste positive, à 2,9% par an sur la période 2011-2019.

La production de rhum agricole est assurée par 8 distilleries. Le rhum agricole de la Martinique dispose d’une AOC « Rhum de la Martinique ».

En 2019, la production de sucre chute à 547 tonnes, soit une baisse de 45,8 % sur un an, et une baisse de 71,8% sur 2 ans. La production sucrière a mobilisé 14,4 % de la canne produite, soit 23 100 tonnes, contre 31 764 tonnes en 2018 (-27,3 % sur un an). Le repli de la production s’explique par une baisse des volumes livrés aux sucreries ; bien que la richesse saccharimétrique ait progressé grâce au fort ensoleillement pendant la période du carême. Le niveau de production demeure historiquement bas, loin des 3 781 tonnes de 2011.

La productivité moyenne des surfaces de canne en sucre diminue logiquement en 2019, à 1,02 tonnes équivalent sucre blanc/ha, soit un repli de 40,6 % sur un an et de 6,2 % par an en moyenne depuis 2011. Ce faible niveau s’explique conjoncturellement d’une part, et d’autre part par des caractéristiques intrinsèques à la Martinique (reliefs accidentés, mécanisation rendue difficile).

En sous-activité chronique, avec des tonnages insuffisants, la pérennité de la filière sucre et de la sucrerie est compromise. Pour augmenter la production, la SICA Canne-Union souhaite accompagner les producteurs de canne en les aidant à replanter environ 600 ha par an, à renouveler le matériel et à moderniser les exploitations.

La Réunion

Après un exercice 2018 particulièrement éprouvant (marqué par 4 cyclones, dont un particulièrement tardif ayant fortement impacté la production de canne), l’année 2019 est celle du retour vers un cours plus normal de l’activité agricole. Cependant, elle reste une année « post-cyclonique », avec des cannes plus fragiles et moins vigoureuses.

Côté climat, l’année 2019 a été marquée par une période de sécheresse les 4 premiers mois de l’année, suivi d’un hiver austral très chaud (le plus chaud des 48 dernières années), puis d’une nouvelle période de sécheresse en fin d’année. Par ailleurs, l’absence d’épisode cyclonique en 2019 explique un cumul hydrique en deçà de la moyenne décennale, globalement compensé par des pluies relativement réparties entre les périodes de sécheresse. Enfin, les évènements sociaux liés à la crise des gilets jaunes démarrée en 2018 ont affecté l’année 2019 avec des blocages de sites, des engrais déroutés et des livraisons tardives.

En conséquence, la production de canne marque un rebond après la très mauvaise récolte de 2018 (1 719 753 tonnes, soit 21% de plus qu’en 2018), mais ce volume reste légèrement en deçà des prévisions et légèrement inférieur à la moyenne des 4 années précédant 2018. L’évolution tendancielle sur la période 2011-2019 marque une baisse moyenne de 1,5 % par an.

La surface cannière demeure relativement stable, atteignant un équilibre par rapport aux autres filières agricoles de l’île : la surface de canne, qui représente 22 700 ha en 2019, est stabilisée à hauteur d’environ 55% de la SAU totale. De même, le nombre d’exploitations demeure relativement stable (entre 2850 et 2900 exploitations en 2019) ; la plupart ayant une surface moyenne de 8 ha. La tendance est celle de la diversification des exploitations : la canne, production pivot pour les exploitations, est complétée par d’autres productions (élevage et maraîchage notamment).

La production de rhum réunionnais est constituée presque exclusivement de rhum de mélasse ou rhum de sucrerie. La mélasse issue de la production de sucre est vendue aux trois distilleries industrielles de l’île (Savanna, Rivière du Mat et Isautier). Le rhum de La Réunion dispose d’une Indication Géographique Protégée « Rhum de la Réunion ».

La production de rhum en 2019 progresse de 9,7% par rapport à 2018 à 132 037 HAP. L’évolution tendancielle sur la période 2011-2019 est positive, de 3,0% par an. Alors que la production de rhum agricole demeure anecdotique (elle représente 0,5% de la production totale de rhum), les fabrications de rhum de sucrerie se maintiennent à des niveaux historiquement hauts. Une seule distillerie produit du rhum agricole, pour une production marginale (717 HAP en 2019, en diminution de 7,1 % sur un an).

La canne réunionnaise trouve comme débouché principal l’industrie sucrière. Deux usines produisent du sucre : Bois-Rouge au Nord-Est de l’île, et le Gol au Sud-Ouest, avec un potentiel de production d’environ 1 million de tonnes traitées chacune. Toutes deux sont couplées à des centrales électriques thermiques bagasse-charbon. Les deux usines utilisent des technologies différentes et produisent une gamme de sucre variée.

La production de sucre, qui avait fortement chuté en 2018, marque un rebond sans pour autant retrouver le niveau des années antérieures. En 2019, elle atteint 174 221 tonnes équivalent sucre blanc, soit une hausse de 19,5 % par rapport à 2018. Sur la période 2011-2019, cette production est en repli avec une évolution tendancielle annuelle de -2,8%. La richesse saccharimétrique demeure en 2019 légèrement en deçà des moyennes décennales : elle atteint 13,32% au Gol et 12,95% à Bois Rouge.

La production de sucre est partagée entre sucre blanc (environ 55% de la production) et sucres spéciaux (45%). Les sucres spéciaux réunionnais comptent pour 30 % du marché total en UE.

Après avoir atteint un niveau historiquement bas en 2018, la productivité moyenne des surfaces de canne en sucre augmente en 2019 à 7,67 tonnes équivalent sucre blanc/ha, soit une progression de 20,3 % sur un an mais une baisse annuelle de 2,0% en moyenne depuis 2011.

Avec 2 sucreries et 13 centres de réception, l’industrie sucrière réunionnaise est la plus grosse de tous les DOM. En 2019, 12 M€ ont été investis, soit environ 6 M€ par sucrerie :

  • Bois Rouge : des investissements divers ont été réalisés, dont 2,7 M € pour une nouvelle tour aéroréfrigérante (visant à améliorer l’évaporation et la cristallisation, ainsi qu’une meilleure maitrise environnementale) ;
  • Le Gol : investissements divers dans la sucrerie incluant la rénovation des malaxeurs, les équipements de cristallisation et une chaîne en inox.

Les productions de diversification végétales ultramarines comprennent les filières fruits et légumes, viticole, riz, horticole, plantes aromatiques, à parfum et stimulantes (café).

Les filières de diversification végétales sont actives et dynamiques dans le paysage agricole des DOM. L’évolution de la production est structurelle (baisse du nombre de producteurs et repli de la SAU dans les Antilles et à la Réunion), mais est également soumise aux événements conjoncturels impactant la production (cyclones, ouragans, sécheresse). 

Ainsi, à l’échelle des Antilles, la production de fruits et légumes est en repli tendanciel entre 2011 et 2019, en recul de 5% en Guadeloupe et de 3,2% à la Martinique. Concernant les filières légumières seules, la production en Guadeloupe se maintient sur la même période (+1%) et se replie à la Martinique (-2%). Dans le secteur fruitier, les volumes de production sont à la baisse dans les deux départements, avec un recul tendanciel de 8% à la Guadeloupe et de 3% à la Martinique.

En 2019, le nombre d’adhérents d’OP ou de structures collectives a progressé de 176 unités (+ 23,8 %), s’établissant à 916, contre 740 en 2018. Ce rebond, lié principalement à l’évolution positive à La Réunion et dans une moindre mesure en Guadeloupe, brise la tendance à la baisse observée jusqu’alors dans l’ensemble des départements. La tendance à long terme demeure cependant négative, avec un nombre d’adhérents aux OP en repli tendanciel de 2,4% entre 2011 et 2019.

En Guadeloupe

La structuration

Quatre organisations de producteurs (OP) sont reconnues en Guadeloupe :

  • Caraïbes Melonniers : 26 adhérents (dont 4 en Martinique) ;
  • SICAPAG (SICA des producteurs d’ananas de Guadeloupe) : 57 adhérents ;
  • SICA LES ALIZES : 11 adhérents ;
  • SICACFEL (SICA Caribéenne de fruits et légumes) : 34 adhérents.

Les acteurs de la filière sont fédérés au sein de l’interprofession IGUAFLHOR. Le nombre d’OP bénéficiaire reste stable (4) sur toute la période 2011-2019. Le nombre d’adhérents aux OP est cependant en hausse entre 2018 et 2019, passant de 124 à 128 adhérents.

Le bilan en termes de structuration de l’aval et d’élargissement des débouchés pour les productions locales est plutôt favorable en 2019, avec une progression du nombre d’adhérents aux interprofessions et aux OP. Cette tendance se confirme par des actions fédératrices de promotion générique qui assoient la production locale dans l’évolution des pratiques de consommation.

La production de fruits et légumes en 2019

D’après les données AGRESTE (statistique agricole annuelle), l’ensemble de la production de fruits et légumes diminue en Guadeloupe entre 2011 et 2019. Les volumes de fruits frais se replient de 46,6% à 39 358 t et les volumes de légumes frais (y compris fraises et melons) progressent de 10,7% pour atteindre 28 900 t. En 2019, les principales productions sont le melon (5 492 t, +7,3% de variation moyenne annuelle entre 2011 et 2019), la tomate (5 272 t, +1,5%), le concombre (4 043 t, +1,9%), la pastèque (3 319t, +30,8%) et l’ananas (2 363 t, -1,5%). Si l’on note une hausse tendancielle pour certaines productions, l’ensemble de la production de fruits et légumes poursuit son repli tendanciel. De plus, les filières de fruits et légumes se remettent petit à petit des dégâts liés au passage des ouragans Maria et Irma de la fin 2017.

En Guyane

La structuration

La filière n’est pour l’instant pas assez structurée pour organiser collectivement le transport, la collecte et le conditionnement des fruits et légumes à destination de la transformation, de la distribution ou de l’exportation.

Les productions en 2019

D’après les données AGRESTE, les principales productions de diversification végétales en Guyane en 2019, hors banane, sont l’ananas (7 000 t), les agrumes (16 640 t), la tomate (4 100 t) et la mangue (1 650 t).

En Martinique

La structuration

Depuis 2019, la filières fruits et légumes martiniquaise s’organise autour de l’interprofession AMAFEL (Interprofession martiniquaise des fruits et légumes de Martinique), après la dissolution de IMAFLHOR. AMAFEL regroupe 4 des 7 OP agréées du territoire, ainsi que 3 transformateurs et une enseigne de la grande distribution. Sur le territoire martiniquais, 7 OP sont présentes :

  • GIE MHM (Maraîchers horticoles de Martinique) : 18 adhérents en 2019 ;
  • SCA ANANAS MARTINIQUE : 20 adhérents ;
  • SCA VERGERS ET JARDINS TROPICAUX : 39 adhérents ;
  • SICA 2M – SICA DES MARAICHERS DE MARTINIQUE (anciennement association
    Caraïbes Exotiques) : 60 adhérents ;
  • COOPERATIVE HORTICOLE DE MARTINIQUE (CHM) : 38 adhérents ;
  • CHÂTEAU-GAILLARD : 6 adhérents ;
  • Caraïbes Melonniers : 5 adhérents.

Ainsi, les résultats concernant l’objectif de structuration de la filière et d’organisation de la mise en marché sont plutôt limités en Martinique : on observe d’un part un repli du nombre d’adhérents aux OP, et d’autre part un recul des volumes collectés et livrés sur le long terme.

Sur le long terme, le nombre d’OP reste relativement stable, voire légèrement croissant, même si l’on dénombre deux OP en moins en 2019 comparé à 2017 (elles étaient au nombre de 6 en 2010). Le nombre d’adhérents, en revanche, est en baisse continue depuis 2013, passant de 207 adhérents en 2018 à 186 en 2019. La tendance sur l’ensemble de la période 2011-2019 est de -10,3%.

L’année 2019

D’après les données AGRESTE, les principales productions légumières et fruitières de la Martinique en
2017 sont le concombre (2 350 t), la pastèque (1 610 t), la christophine (1 474 t), la tomate (1 405 t), la
goyave (857 t) et l’ananas (880 t).

Comme en Guadeloupe, le passage de l’ouragan Maria en 2017 se fait ressentir en 2018 sur les cultures
fruitières et légumières en Martinique. Une augmentation globale des prix a été constatée et le retour en
production dès le début d’année 2018 a permis de limiter la contrainte de prix exercée sur les
consommateurs. Les fortes pluies qui ont suivi le passage de la tempête ont cependant provoqué des
dégâts importants sur les productions.

A La Réunion

La structuration

La Réunion compte 10 structures organisées reconnues :

  • Anafruit : 73 adhérents ;
  • Association des vergers de l’Ouest : 9 adhérents ;
  • TERACOOP (Anciennement VIVEA/Les Avirons) : 140 adhérents ;
  • SCA Terre Bourbon : 8 adhérents ;
  • SCA Fruits de La Réunion : 86 adhérents ;
  • SCA Ananas Réunion : 41 adhérents
  • SCA Myresi : 16 adhérents ;
  • SCA fruits et légumes de Bourbon : 27 adhérents ;
  • SICA De la Terre Réunionnaise : 181 adhérents ;
  • UPROBIO : 21 adhérents.

Le nombre de structures passe de 9 à 10, avec la reconnaissance de UPROBIO comme OP à partir du 1er janvier 2019. Le nombre d’adhérents est en très forte progression par rapport à 2018 (+47,2 %), et pour l’ensemble des OP.

L’année 2019

D’après les données AGRESTE, les principales productions légumières et fruitières de la Martinique en 2019 sont le concombre (2 350 t), la pastèque (1 529 t), la christophine (1 628 t), la tomate (1 405 t), la goyave (857 t) et l’ananas (930 t).

A Mayotte

La structuration

La production est en cours de structuration avec l’émergence de coopératives ou d’associations de producteurs. En 2018, la Coopérative des agriculteurs du centre (COOPAC) regroupe 17 adhérents participant à la mise en marché de 200 produits. Cette structure fédère plus de la moitié de la production formelle de Mayotte. De plus, un programme d’incitation à l’adhésion aux structures collectives a aussi été mis en œuvre. Selon la DAAF, la consommation totale en fruits et légumes frais est satisfaite à plus de 90% par la production locale. Toutefois, seulement 0,4% de cette dernière est intégrée au circuit formel de commercialisation.

L’année 2019

Les productions de diversification végétale relèvent pour l’essentiel de la production vivrière, maraichère et des arbres fruitiers. Ce secteur est essentiellement destiné à l’autoconsommation.

D’après les données Agreste :

  • La production fruitière en 2019 (hors banane) est majoritairement représentée par l’ananas (3 750 t), la noix de coco (1 420 t), la mangue (856 t) et l’avocat (912 t) ;
  • La production légumière en 2019 concerne principalement la tomate (809 t), les concombres et cornichons (839 t) et les salades (475 t).

La filière Ylang-ylang

L’Ylang-ylang a longtemps été l’une des principales cultures de rente à Mayotte. D’après un état des lieux de la filière Ylang à Mayotte mené par la DAAF, l’Ylang-ylang est cultivé par des petits producteurs qui y consacrent des parcelles souvent supérieures à 1 hectare. La surface totale cultivée, ainsi que le nombre d’arbres diminuent d’années en années (132 ha en 2017 contre 143 ha en 2010). La filière souffre du vieillissement des agriculteurs, le défaut d’entretien des parcelles, du mauvais état sanitaire des plantations et du manque d’intérêt lié à la faiblesse des revenus tirés de cette activité.

A Saint-Pierre-et-Miquelon

La production de fruits et légumes est réalisée essentiellement sous serres. Les principales productions sont la laitue, la tomate, le concombre et le poireau. À Miquelon, une petite production de pommes de terre de plein champ s’est développée.

Le développement des filières de l’élevage dans les départements et collectivités d’outre-mer est contraint par un certain nombre d’handicaps par rapport aux conditions rencontrées en métropole :

  • incidences négatives du climat tropical sur les performances d’élevage en raison de températures et de taux d’humidité élevés pendant une grande partie de l’année ;
  • existence de pathologies particulières liées au climat tropical : par exemple, présence de la tique sénégalaise aux Antilles – vecteur de transmission d’hémoparasitoses (piroplasmoses, cowdrioses) et de dermatophiloses.

Ces contraintes d’ordre bioclimatique, auxquelles s’ajoutent les handicaps liés à l’insularité sur le prix des intrants, ont pour conséquence des coûts de production élevés et un manque de compétitivité vis-à-vis des produits importés. Pour lever ces contraintes, un certain nombre d’actions sont menées par l’ODEADOM et l’Union européenne à travers des programmes de soutien aux diverses filières animales.

L’évolution moyenne sur 2011-2019 de la part des interprofessions dans les abattages de bovins est positive dans tous les DOM (+3 points en Guyane, entre +0,3 et +0,6 point dans les autres territoires), de même que le nombre d’adhérents à une organisation de producteurs en Guadeloupe et à La Réunion (respectivement +6 % et +1 %). Le nombre d’adhérents à une organisation de producteurs est en diminution de 3 % en Martinique pour la filière bovin (données non disponibles en Guyane).

L’évolution tendancielle 2011-2019 du nombre d’adhérents et l’évolution moyenne de leur part dans les abattages de la filière ovine-caprine est contrastée suivant les DOM : ils sont en diminution en Guadeloupe (-4% et -2,1 points) et Martinique (-5% et -3,8 points), du fait des difficultés rencontrées par les structures coopératives de ces deux départements, tandis que le nombre d’adhérents à une organisation de producteurs augmente fortement à la Réunion (+13 % sur la période 2011-2019), traduisant la montée en puissance de la coopérative OVICAP.

L’évolution du taux de couverture des marchés sur ces filières est globalement positive, à l’exception de la Réunion. Dans l’ensemble, le nombre d’adhérents des interprofessions porcines est en diminution (de 2% à La Réunion à 4% en Guadeloupe), tandis que la part des abattages dans les interprofessions est stable ou positive (0 point en moyenne annuelle en Guadeloupe, +0,3 point à La Réunion, +0,6 point à la Martinique). Les données de structuration de la filière avicole ne sont pas connues en Guadeloupe et Guyane, où ces filières restent très atomisées, avec un nombre important d’acteurs privés. Cette filière reste relativement bien structurée en Martinique, où l’enjeu est au développement de nouveaux marchés plus rémunérateurs. Son niveau de structuration se développe fortement à La Réunion, où le nombre d’adhérents à une organisation de producteurs est en augmentation de 5 % sur la période 2011-2019 et la part des interprofessions dans les abattages de volailles est en augmentation de 1,4 point en moyenne annuelle sur cette même période.

Un travail important a été fourni dans chaque département sur les aspects de la promotion et de la communication, ainsi que la recherche de nouveaux débouchés, par une plus forte valorisation des produits et une segmentation plus importante des marchés.

En Guadeloupe

Panorama général

En 2019, seul l’abattoir agréé multi-espèces est fonctionnel en Guadeloupe et couvre les filières porcines, bovines, petits ruminants et, depuis 2019, volailles : l’abattoir du Moule, géré par la SAS GESTAG. L’abattoir de Sainte-Rose (CPG), spécialisé dans l’espèce porcine et détruit par un incendie en septembre 2013 a redémarré son activité en 2020.

Pour les lapins et la volaille, la Guadeloupe compte quatre abattoirs privés, dont trois sont adhérents de l’IGUAVIE : Ferdy Volaille, Cunigua, et l’abattoir AGC Volailles dont l’actionnaire principal est le provendier GMA. Il existe également 5 tueries connues sur l’île.

L’existence de 10 groupements d’éleveurs sur les filières animales, dont l’encadrement administratif et technique reste fragile, nécessite d’évoluer vers une structuration plus efficiente. Le plan de relance de la filière prévoit la constitution d’une nouvelle coopérative, à laquelle chaque groupement d’éleveurs pourrait adhérer, et qui permettrait de renforcer l’organisation générale de ces filières et de mutualiser les moyens humains.

La filière viande bovine

La Guadeloupe demeure en 2018 le DOM possédant le cheptel bovin le plus important avec un effectif déclaré de 42 433 têtes, en baisse de 5 % par rapport à 2018. Le nombre de détenteurs, 7 388, est en légère hausse par rapport à 2018 (+3,1 %). Le nombre moyen est donc de 6 têtes par éleveur, soit de très petits élevages. Les bêtes sont principalement conduites au piquet sur des espaces publics (bords de routes, chemins d’exploitation, etc.).

La filière est faiblement structurée, avec seulement 9% des éleveurs adhérents à une Organisation de Producteurs (soit 641 personnes). Ce nombre d’adhérents est en légère augmentation par rapport à 2018 (+3,9 %). Les abattages de ces adhérents (s’élevant à 412 tec), représentent, comme en 2018, 30% de l’ensemble des abattages de l’île. Ils sont en diminution de 4,2 % entre 2018 et 2019, et de 3,2% en tendanciel sur 2011-2019. On peut toutefois noter une augmentation du poids moyen d’abattage qui est passé de 248 kg en 2018 à 258 kg/vif en 2019. Il faut noter que le poids est un des critères de qualité, noté pour donner accès à l’aide à la production.

Le faible niveau de structuration de cette filière s’explique en partie par l’existence d’un réseau très développé d’artisans-bouchers, qui s’approvisionnent directement chez les producteurs. Par ailleurs, la plupart des animaux sont vendus « non-finis », pour pallier des besoins de trésorerie.

Cette filière est concernée par une désaffection de ses professionnels, avec une baisse tendancielle du nombre de détenteurs immatriculés de 10,2 % sur la période 2011-2019. De nombreux chefs d’exploitation arrivent à l’âge de la retraite, sans perspective de reprise de l’exploitation. Un plan de relance 2021 a été élaboré afin de restructurer la filière. Il vise notamment à améliorer la productivité des vaches et augmenter le poids carcasse par une meilleure finition.

Concernant les importations, elles sont en diminution de 11 % en 2019, face à un taux de couverture du marché local qui augmente de 1 point pour atteindre 28 %. Sur la période 2011-2019, ce taux de couverture tend aussi à augmenter de 0,1 point par an en moyenne.

La filière ovine et caprine

L’élevage de petits ruminants est traditionnellement important en Guadeloupe, avec un nombre élevé de petits détenteurs. C’est un type d’élevage très familial. Le nombre de têtes pour cette filière relève surtout de l’estimation, puisque tous les animaux ne sont pas identifiés. Les abattages contrôlés ne concernent qu’une part très réduite de la production locale à cause des pratiques coutumières et rituelles de consommation.

Le nombre d’abattages pour l’année 2019 est de 4 tec, ce qui correspond à une diminution tendancielle de 13,4 % entre 2011 et 2019. Les abattages réalisés par les adhérents sont quant à eux en diminution de 6,9 % entre 2018 et 2019. Ils représentent 82% de la production en 2019, soit 10 points de plus qu’en 2018, mais 3,2% de moins en tendanciel. Le seul groupement de producteurs du département est représenté par CABRICOOP. La baisse de la production se poursuit en 2019, du fait d’un déficit d’encadrement technique. En outre, la vente en carcasse assurée par la structure s’avère pénalisante pour les producteurs, dont le gain est inférieur à celui de la vente en vif. Celle-ci prévoit donc de s’orienter vers une production en vif.

Concernant les importations, elles sont en diminution de 15,8 % et représentent 1 285 tec importées en 2019. Le taux de couverture du marché, 0,2% en 2019, régresse de 0,1 point en moyenne entre 2011 et 2019.

La filière porcine

La filière porcine de Guadeloupe voit ses abattages (1341 tec en 2019) diminuer de 10,6 % sur un an, du fait d’une réduction du cheptel reproducteur de 10 % en 2018, à la suite de plusieurs périodes de mévente entre février et octobre. La baisse du cheptel reproducteur est la conséquence d’une saturation du marché au sein duquel les éleveurs ont pour objectif de limiter les naissances. Cette réduction de la production s’est traduite par une pénurie de viande en fin d’année, période de consommation traditionnelle de la viande de porc. L’essentiel de la production porcine au niveau du département, soit 89%, provient des groupements adhérents à l’IGUAVIE, représentés par Cooporg et Karukera porc, ce qui illustre un niveau élevé de structuration pour cette filière. Néanmoins, la saturation du marché, avec des périodes de mévente récurrentes depuis 5 ans, génère une situation de concurrence entre ces deux structures. Par ailleurs, les produits de dégagement portent préjudice à la filière, en mettant en concurrence une viande de porc locale vendue autour de 5 à 6€/kg avec des produits qui arrivent sur le marché à 1€/kg.

Les importations de porcs sont en diminution de 5,5 % par rapport à 2018, face à une couverture du marché local en diminution de 0,3 point sur un an, atteignant 24% en 2019.

La filière avicole

La volaille est la viande la plus consommée en Guadeloupe, pour un volume moyen de 37 kg par habitant et par an. Cette filière reste cependant relativement atomisée, avec 4 abattoirs agréés, et 5 tueries privées connues pour lesquelles les données concernant l’abattage des animaux sont difficiles à obtenir. Depuis novembre 2018, une section volailles a été créée au sein de la coopérative porcine Karukera porc, qui produit aujourd’hui 3 500 poulets/semaine.

Les abattages d’animaux pratiqués par les adhérents de l’interprofession sont en diminution de 15,2 % entre 2018 et 2019, atteignant 110 tec en 2019

Cette filière est très pénalisée par les importations de produits de dégagement (pilons, ailes de poulet, ailes de dinde) provenant de France métropolitaine et d’autres pays européens, qui sont vendus à 1€/kg, et génèrent un seuil pour la production locale, qui ne peut écouler davantage de 1500 poulets/semaine (soit 1,8 t/semaine). Certains bâtiments d’élevage se retrouvent donc en sous-capacité (2000 têtes au lieu de 6000), avec une durée d’amortissement plus longue et coûteuse.

Les importations sont en diminution, avec 11 180 tec importés en 2019, soit une baisse de 10,9 % par rapport à 2018 et une diminution de 1% en tendanciel entre 2011 et 2019.

La filière cunicole

La filière cunicole est en légère reprise, avec une augmentation de 15,7 % des volumes abattus entre 2018 et 2019, atteignant 7 tec, et 2 installations d’éleveurs en 2019.

Malgré le dynamisme de la filière entre 2018 et 2019 (augmentation de 15,7 % des volumes abattus, atteignant 7 tec), et face à une consommation en diminution, comme l’atteste la baisse du nombre d’abattages (-17%) constatée en tendanciel sur la période 2011-2019, le plan de relance de la filière prévoit de communiquer autour des qualités organoleptiques de la viande de lapin pour inciter à la consommation sur le long terme.

La filière apicole

La mise en place de l’aide à la filière apicole date de 2010. La filière est aujourd’hui structurée autour de l’OP SICA MIEL PEYI GWADLOUP. Les données sur le nombre de tonnes de miel produites proviennent de l’association de producteurs APIGUA. En 2019, la production de miel a augmenté de 33,3 %, atteignant 70 t, grâce à de bonnes conditions climatiques. Le taux de couverture du marché local augmente ainsi de 11 points de pourcentage entre 2018 et 2019, et les importations diminuent de 3,7 %.

En Guyane

Panorama général

Le département dispose en 2017 de 2 abattoirs, l’un localisé à Rémire (Cayenne) et doté d’un potentiel de 1 200 tonnes par an, et l’autre situé à Mana (au nord-ouest du département à 40 km de St Laurent du Maroni), de bien plus petite capacité, et qui forme avec l’atelier de transformation des produits végétaux amazoniens, le pôle agroalimentaire de l’Ouest, mis en service à la fin de l’année 2014. Le développement de la filière animale en Guyane se poursuit, mais fait face aux contraintes structurelles que représentent, d’une part la faible couverture de savane sur le territoire et, d’autre part, l’accès au foncier.

Filière bovine

La production de bovins allaitants en Guyane est très extensive, ce qui s’explique notamment par le faible potentiel fourrager des prairies plantées ou semées. Le chargement standard des élevages guyanais est de 1,5 UGB /ha. En tendanciel sur 2011-2019, le nombre d’éleveurs tout comme le nombre de têtes restent stables (respectivement -1,2% et 1,1%).

Le tonnage abattu en 2019 augmente de 5,1 % par rapport à 2018, passant de 565 à 594 tec. 84 % de ce tonnage est issu d’éleveurs organisés. Cette évolution s’explique notamment par le lancement du label « Viande de Guyane » en partenariat avec 23 restaurateurs et INTERVIG, à l’occasion du Mois de la Viande locale. Cet effort de communication vise à rendre plus attractive la filière locale auprès des consommateurs et collectivités. D’après une étude diagnostic coordonnée par INTERVIG, la restauration collective représente en effet un important potentiel, avec 50% des volumes consommés par la restauration scolaire. Cette démarche s’inscrit aussi dans la perspective des échéances EGALIM en 2022.

Les importations de viande bovine s’élèvent en 2019 à 1 826 tec, en augmentation de 2,1 % par rapport à 2018. Le taux de couverture du marché, qui atteint 23% en 2019, croît de 0,8 point en moyenne sur 2011-2019.

Filière ovine-caprine

La filière des petits ruminants, connaît une diminution de 9,6 % de ses tonnages abattus sur l’année 2019 (14,2 tec). Les importations (240 tec) sont très importantes au regard du volume des abattages contrôlés. Ainsi, le taux de couverture du marché reste bas, à 6 %. Sur le long terme, il tend cependant à remonter (+0,4 point en moyenne entre 2011 et 2019).

Filière porcine

Le tonnage abattu est en augmentation de 13 % en 2019, malgré une baisse de la consommation du porc. Cette saturation du marché résultant d’un problème d’adéquation de la planification des élevages avec la demande a été progressivement absorbée, notamment grâce à une campagne de communication accentuée sur le porc durant le Mois de la Viande Locale. L’évolution tendancielle sur la période 2011-2019 indique une hausse de 6,1 % par an.

Les importations diminuent de 4,8 % entre 2018 et 2019, notamment en raison des difficultés d’approvisionnement en fin d’année, causées par les conflits sociaux en Métropole. Le taux de couverture du marché, relativement stable en moyenne, atteint 17%.

Filière avicole et cunicole

La volaille représente 70% de la consommation de viande en Guyane. La filière avicole est atomisée avec un certain nombre d’ateliers d’abattage privés, et est caractérisée par une forte proportion d’élevage informel. Mais la filière montre des efforts de structuration. Ainsi, un projet de création d’abattoir d’ici à 2 ans est actuellement en cours et contribuera à unifier la filière. Ce projet fait partie du plan d’urgence de Guyane mis en place en 2016. Installé à Kourou, cet abattoir présenterait une capacité d’abattage de 1 800 sujets/semaine. Pour l’alimenter correctement, il y aurait une nécessité de contractualisation avec au moins 8 producteurs.

La production locale souffre d’une forte concurrence de l’importation. De nouveaux débouchés doivent cependant se créer vers la restauration collective, pour répondre aux objectifs de la loi Egalim.

La production d’œufs est en revanche mieux organisée autour de quelques producteurs importants qui peuvent commercialiser auprès des grandes et moyennes surfaces. La Coopérative avicole CACG rassemble entre 8 à 10 adhérents. La production, qui a atteint environ 24 millions d’œufs en 2019 progresse plus rapidement que la population guyanaise, de 5,6 %/an en tendanciel entre 2011 et 2019. Il existe pourtant une part de marché informel importante avec notamment des œufs produits au Surinam voisin. Par ailleurs, une structure d’ovoproduits a vu le jour en 2019. L’unité de transformation est encore en projet d’installation et permettra, par la fabrication d’œufs liquides et d’œufs durs, d’accroître le nombre de poules en production. INTERVIG anticipe que ces deux produits deviennent les principaux débouchés d’ici fin 2020, entrainant une importante structuration de la filière.

En Martinique

Panorama général

En 2019, le contraste entre le secteur des ruminants (bovin viande, bovin lait et ovin-caprin) et le secteur des élevages hors sol (porc, volaille, lapin) se creuse pour la Martinique. De nombreux facteurs expliquent cette évolution : les contraintes du foncier sur l’île impliquant une rareté et une cherté des terres, les aléas climatiques, mais aussi la durée d’engraissement des ruminants, les habitudes alimentaires, ainsi que la contamination des bovins au chlordécone. Ces différents facteurs amènent à une baisse tendancielle des productions depuis de nombreuses années.

A l’inverse, l’investissement dans des porcheries et des poulaillers respectant les normes en vigueur, ainsi que la progression de la technicité et des performances pour ces filières, entraînent un développement régulier de l’activité hors sol. Cependant, la politique de dégagement de produits surgelés en provenance de l’Union européenne à bas prix vers les DOM reste un obstacle essentiel dans la poursuite d’une croissance régulière de ces activités.

Le handicap principal des filières animales en Martinique est le coût de production qui dépend largement du coût alimentaire. Bien que ce dernier soit supporté en partie par le dispositif RSA du programme POSEI, seule la mutualisation de certains moyens et la maîtrise du coût de l’aliment peuvent garantir une meilleure optimisation des coûts de production.

En 2019, la signature d’un accord interprofessionnel entre les producteurs et les distributeurs, relatif à la valorisation, la mise en marché et la promotion des viandes bovine, ovine, caprine, porcine, de volaille et lapin de Martinique est un fait marquant pour les relations amont-aval. Il prévoit notamment de « fonder la construction des prix à partir de l’amont en prenant en compte les coûts de production et indicateurs ».

La consommation globale de viande dans le département est de 21 524 tonnes, toutes espèces confondues en diminution de 5 % entre 2018 et 2019. Les volailles de chair (poulet pour l’essentiel), 

constituent la principale viande consommée (55 % du total), la viande bovine pèse pour 21%, le porc pour 19 %, les ovins-caprins pour 5 % et le lapin pour 0,1 %. Les actions soutenues visent ainsi au développement de nouveaux marchés (production bio et label sur la volaille ; restauration hors foyer sur le porc) et au soutien des prix face à la concurrence des produits de dégagement, dans un contexte de diminution du nombre de distributeurs sur l’île.

La production locale martiniquaise, mais cela est aussi vrai pour la production guadeloupéenne ou réunionnaise, fait en effet face à une concurrence très importante des importations de produits congelés. Ces importantes ventes de dégagement sont le fait d’opérateurs hexagonaux ou européens qui commercialisent leurs produits dans les DOM à des prix bien inférieurs à ceux qu’ils pratiquent en métropole. Les importateurs de ces produits « bradés » à partir desquels les supermarchés se livrent à des pratiques de communication agressives déstabilisent tout l’équilibre local péniblement atteint par les filières ; l’effet est d’autant plus brutal que les invendus de la production locale ne trouvent aucune voie de dégagement compte tenu du caractère insulaire du département et de la faible compétitivité internationale des filières.

Devant cette réalité, les interprofessions tentent d’apporter un cadre de discussion suffisant pour atténuer l’impact de ce phénomène et encourager les actions de mise en avant des produits locaux.

Filière viande bovine

En 2018, la filière bovine représente un cheptel de 29 452 têtes. La grande majorité des détenteurs de bovins en Martinique est constituée de particuliers non professionnels. Les 8 845 détenteurs relevés pour l’année 2019 concernent uniquement des détenteurs actifs qui présentent au minimum un mouvement annuel dans la banque nationale d’identification (BDNI).

En 2019, les abattages de bovins ont atteint 847 tec, affichant une baisse de 4,6 % par rapport à 2018. L’évolution tendancielle des abattages en baisse sur la période 2011-2019 (-3,3 %), s’explique par le vieillissement des éleveurs et le manque de repreneurs, auxquels s’ajoute un important problème de contamination au chlordécone des bovins pâturant dans le Nord et Centre de l’île, où les pollutions bananières sont les plus fortes. Ces problèmes ont généré un changement d’orientation de certains élevages naisseurs-engraisseurs pour faire uniquement du naissage, ou obligé, quand cela était possible, à changer la zone d’engraissement.

Par ailleurs, la profession pâtit, d’un manque de terres pour les pâtures du fait de la forte pression foncière que connaît l’île. Dans ces conditions, la reprise des exploitations représente le principal défi des filières bovine et ovine ce qui conduit la profession à mener une réflexion sur l’intensification de la production de fourrage afin d’augmenter le chargement moyen (1 UGB/ha en moyenne actuellement). La réflexion pour une orientation vers l’élevage hors sol est aujourd’hui limitée par le montant des investissements requis, incompatibles avec les capacités des petits et moyens élevages qui représentent 2/3 des éleveurs.

La part de l’abattage par les adhérents à l’organisation de producteurs augmente d’1 point par rapport à 2018 et atteint 36 % en 2019. Le réseau des artisans bouchers reste bien développé, et se procure les animaux sur pied directement auprès des éleveurs ou détenteurs.

Les importations sont constantes, d’une valeur de 3 669 tec. La consommation en Martinique reste globalement stable face à une part de production locale qui ne couvre que 19 % du marché local, et qui diminue de 1,3 pt par rapport à 2018.

Filière bovin lait

Concernant la production de lait de vache, qui se situe à 204 363 litres en 2019, elle est en baisse structurelle de 10,8 % sur la période 2011-2019. La filière lait est en difficulté depuis les années 2000, et cela malgré l’existence d’aides publiques. Toutefois, une relance de cette filière démarre à travers la coopérative Madivial qui porte actuellement un projet d’accroissement du cheptel de génisses laitières, importées jusqu’alors, à travers la mise en place d’une ferme collective dédiée à la production de génisses de renouvellement. Le nombre de vaches laitières des membres des interprofessions, ainsi que le nombre d’éleveurs adhérents ont ainsi été multipliés par 2 entre 2018 et 2019, et la production laitière multipliée par 1,5.

Filière petits ruminants (ovins-caprins)

De même que pour la filière bovine, les personnes considérées comme détentrices d’ovins et de caprins sont uniquement celles qui présentent au minimum un mouvement annuel dans la BDNI.

La filière affiche 34 tec de production contrôlée en 2019 (-19 % par rapport à 2018). La production par les adhérents de la coopérative est quant à elle en baisse de 43 % (8 tec en 2019). La part de la filière organisée s’est ainsi repliée de 9 points pour atteindre 24 % des abattages contrôlés. Cela s’explique par des difficultés économiques que rencontre la coopérative. Le potentiel de production du cheptel est maintenu, mais la diminution des performances des cheptels rustiques a entrainé une baisse des abattages. L’évolution tendancielle des abattages est de -6,7 % / an sur la période 2011-2019.

Les importations sont également en baisse (-15,7 %), avec un taux de couverture du marché local qui se maintient à 3%.

Filière porcine

En 2019, les abattages effectués par les adhérents des deux coopératives augmentent de +1,2 % par rapport à 2018 pour atteindre 1 089 tec.

La production organisée représente 88 % de la production locale, en hausse de 1 point par rapport à 2018. Les coopératives perdent 7 adhérents entre 2018 et 2019 pour atteindre 45 membres. Les élevages cumulent les fonctions de naissage et d’engraissement, ce qui évite les problèmes sanitaires liés au transport des animaux. Les éleveurs sont en moyenne plus jeunes que dans les autres filières animales.

Les importations de porc sont de 2 951 tec en 2019, soit une diminution de 7,4 % par rapport à 2018. Ainsi, le taux de couverture du marché local par la production locale augmente de 1 point et atteint 29 %.

Filière avicole

La production de volailles de chair se maintient en deçà des 1 400 tec, afin d’éviter une saturation du marché. En effet, les importations des produits de dégagement en provenance de la métropole et d’autres pays de l’Union européenne (en baisse de 6,1 % entre 2018 et 2019) sont un frein au développement de la production. Le taux de couverture du marché s’établit à 12 %. Le développement de la filière doit passer par celui de nouveaux marchés, et d’augmentation de l’amplitude des gammes de produits (production bio et sous label de qualité, produits cuisinés, restauration collective, …).

Filière cunicole

Le marché de la viande de lapin, dont la consommation est en baisse constante depuis 2014, repose aujourd’hui sur 11 éleveurs adhérents à la coopérative. Le nombre d’animaux abattus recule encore pour atteindre 18 tec en 2019. Les importations sont également en baisse (-9,1 %), ce qui porte le taux de couverture du marché local à 64 %.

A La Réunion

Structuration

Depuis 40 ans, les filières animales réunionnaises sont organisées en interprofessions longues (ARIBEV ARIV) réunissant l’ensemble des familles professionnelles, des provendiers jusqu’aux distributeurs et importateurs, en passant par les producteurs et les outils industriels.

Les filières animales réunionnaises ont fondé leur développement sur un modèle « socioéconomique » basé sur quatre responsabilités : sociale, économique, écologique et sociétale. Le projet « DEFI Responsable 2025 » mis en place en 2018 intègre plus encore la dimension agroécologique avec la mise en place d’un plan d’actions « agroécologie ».

Filière bovin viande

La crise médiatique liée à la leucose bovine a engendré une diminution de la consommation de bœuf réunionnais, malgré une production en hausse de 2,9 % entre 2018 et 2019, qui s’est traduite par une crise de surstock qui a pesé sur la trésorerie des exploitations. La filière a tenté de résoudre cette difficulté en communiquant autour de la leucose et de la chaîne de valeur du bœuf pays, et en mettant en place un plan de relance.

Filière bovin lait

En 2019, la filière laitière présente une baisse des effectifs d’éleveurs et de production laitière (respectivement -2,9 % et -2,1 % comparé à 2018). L’accent est mis sur l’accompagnement vers une meilleure performance des exploitations et l’augmentation de la productivité des élevages, afin de répondre à la demande du marché.

Néanmoins, les importations de poudre de lait poursuivant leur diminution (-26,6 %), et le taux de couverture du marché local augmente de 6,4 points entre 2018 et 2019.

La filière est aujourd’hui très vulnérable au réchauffement climatique, qui affecte les systèmes fourragers et la productivité des animaux.

Filière ovine et caprine

Ces filières sont en forte progression depuis la création de la coopérative OVICAP en 2012, avec le développement de la vente de carcasses d’agneaux et de cabris en frais. OVICAP a notamment vu sa production d’ovins augmenter en 2019. L’inventaire du nombre de têtes et des volumes d’abattages pour chacune de ces filières est partiel, du fait de l’absence de données sur les éleveurs non adhérents à OVICAP pour la filière ovine, et de la présence de rituels religieux impliquant des tueries d’animaux hors abattoirs pour la filière caprine. Ces productions sont néanmoins en forte concurrence avec les importations de viande de Nouvelle-Zélande et d’Australie, ainsi que dans une moindre mesure d’Espagne et d’Irlande, et le taux de couverture du marché local demeure très faible, 8 % en 2019. OVICAP constate effectivement ne pas parvenir à couvrir les besoins du marché traditionnel à certaines périodes de l’année, malgré le dynamisme des nouvelles adhésions. Le potentiel de production de la coopérative souffre d’un retard de versement des aides du FEADER, qui impacte la construction de ses bâtiments. Dans les années à venir, OVICAP prévoit de prioriser ses efforts sur la régularisation de ses ventes ainsi qu’une meilleure adaptation du produit à la demande, notamment par une diminution du poids des carcasses fournies.

Filière porcine

La filière porcine enregistre une hausse de production de 3,7 % par rapport à 2018, pour atteindre 11 749 tec. Les importations sont également en hausse (+3 % par rapport à 2018), et le taux de couverture du marché local se maintient autour de 35 %.  Il s’agit d’une filière bien structurée, qui s’appuie sur des démarches certifiées et normées.

Filière volailles de chair

La filière volaille est celle à plus forte croissance, avec une hausse de production de 16,5 % entre 2018 et 2019. La filière bénéficie d’un outil de production très performant et innovant (production de nuggets), qui favorise l’exploration de nouveaux marchés (restauration scolaire).

Le taux de couverture de la production locale augmente de 3 points par rapport à 2018 et s’établit à 38 % du marché. La filière bénéficie d’une communication efficace sur l’origine et la qualité de la viande locale, reconnues par les consommateurs. La volaille reste la viande la plus consommée à La Réunion.

Les deux enjeux que rencontrent la filière restent l’afflux de produits de dégagement ainsi que la diversification de ses réseaux de distribution, collectivités et restauration.

Filière cunicole

L’année 2019 a été marquée par une baisse du niveau de production (-1,2 %), ainsi que des importations (-10,2 %). La filière cunicole est en difficulté avec des départs à la retraite d’éleveurs non remplacés, ainsi qu’une forte vulnérabilité des animaux aux variations climatiques saisonnières, accentuées par le réchauffement climatique.

Filière apicole

La production apicole connait un important rebond après les faibles volumes des années 2017 et 2018, affectées par deux tempêtes tropicales et la crise du varroa. En effet, les apiculteurs ont déployé d’importants efforts pour maîtriser le parasite : un vétérinaire du GDS désormais dédié à la filière apicole, et une technicienne recrutée spécifiquement par la Coopemiel les accompagnent dans la diffusion des protocoles. Cette mobilisation a permis à la coopérative d’atteindre des niveaux de production records, 69 tonnes (soit presque le triple de 2018), résultant aussi de l’augmentation des ressources mellifères rendues disponibles par l’abandon d’activité de nombreux producteurs indépendants.

A Mayotte

En 2019, toutes filières confondues, la production et la commercialisation animales mahoraises marquent un fort dynamisme : le volume de volailles/lapins bénéficiant d’une aide à la fabrication de produits animaux progresse de 24,2% par rapport à 2018, tandis que la quantité d’œufs soutenus par une aide à la commercialisation augmente de 30,7% pour atteindre 8 367 451 unités.

Les filières animales mahoraises sont en période de forte structuration autour d’opérateurs industriels, laissant présager une forte augmentation de la capacité de production dans les années à venir. La filière œufs, qui a fait face à des difficultés avec la fermeture en 2018 de la coopérative COMAVI, a vu l’entrée en production de l’outil industriel des sociétés AVIMA (élevage de poules) et OVOMA (conditionnement des œufs). AVIMA prévoit de construire un poulailler supplémentaire à horizon 2021, qui devrait augmenter sa capacité de production.

La filière volailles de chair a bénéficié de la signature du contrat de convergence et de transformation le 8 juillet 2019. Le récent groupement AVM a ainsi obtenu la validation du financement d’un nouvel abattoir, dont les travaux ont été lancés et qui permettra à terme d’abattre 1 000 tonnes par an. Un autre groupement de producteurs (Voyama), est en cours de constitution. Par ailleurs, le principal fournisseur de volailles de l’île AVIMA/OVOMA a augmenté sa capacité de production grâce à une extension de bâtiments, lui permettant d’atteindre 35 000 volailles en 2019, ce qui représente environ 50 % de la production locale. Néanmoins, le poids des volailles locales dans la consommation des habitants reste encore anecdotique.

Dans la filière bovine lait, une petite coopérative laitière (UZURI WA DZIA) constituée en 2019, montre un grand dynamisme.

Enfin, un projet en cours porté par la communauté du sud de Mayotte vise à construire un abattoir pour la filière bovine à horizon 2023.

A Saint-Pierre-et-Miquelon

L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon a été fortement affecté par le moratoire canadien de 1992 sur la pêche à la morue. Dans ce contexte, une diversification des activités vers l’agriculture est recherchée notamment l’élevage.

Les productions principales sont l’œuf et le poulet de chair suivi par l’élevage ovin. L’existence d’un atelier de transformation de foie gras et d’une fromagerie a permis d’amplifier le développement agricole sur l’archipel.

L’élevage de ruminants requiert la réhabilitation des prairies (restauration de la fertilité des sols), la mise en place de clôtures ainsi que l’investissement (en cours) dans un abattoir multi-espèces.